À moins de 500 mètres et en co visibilité indiscutable avec le château de Thierry classé monument historique depuis 1973 !
Massacre à la tronçonneuse et construction d’un immeuble de 9 mètres de hauteur sur un terrain de 5100 mètres carrés.
37 nouveaux logements et 2460 mètres carrés de surface de plancher créée quasiment en bordure de rue.
Le permis a été accordé à la Compagnie Foncière du Dôme en novembre 2014.
Visuel du projet
Massacre à la tronçonneuse au 25, avenue Thierry : un article d’Arnaud RIBADEAU-DUMAS
Le projet de construction d’un collectif de 37 logements au 25 Avenue Thierry prévoit l’abattage de 10 arbres à haute tige dont certains d’essence rare. C’est ainsi que la destruction des trois grands arbres (Séquoias et Hêtre Pourpre) visibles sur cette photo portera atteinte de manière irréversible à une partie de notre patrimoine paysagé et historique.
Les Sequoia Sempervierens et le Sequoiadendron Giganteum situés à gauche et au centre de cette photo ont été plantés vers 1830 dans la propriété de Thomas Albrecht alors Consul de Saxe. Quelques années plus tard, Fréderic Chopin séjournait régulièrement dans la maison Albrecht qui était située exactement à l’emplacement de la maison actuelle (visible à droite). Il est fort probable qu’il se soit reposé et qu’il ait composé à l’ombre de ces arbres.
Les Sequoias, du fait de leur robustesse et de leur croissance rapide, étaient régulièrement plantés à proximité des grandes demeures pour servir de paratonnerre et éviter que la foudre ne s’abatte sur les toitures. À Ville d’Avray, certains d’entre eux ont les branches de cime dénudées, signe qu’ils ont parfaitement rempli leur mission en protégeant les habitations et les passants.
La photo aérienne ci-dessous montre l’Avenue Thierry en 1947 et on aperçoit très nettement l’ombre des deux sequoias qui sont déjà de bonne hauteur.
Actuellement ces deux spécimens avoisinent les 25 mètres de haut et approchent les 200 ans, ils sont pourtant encore jeunes.
Particulièrement rares dans nos régions les Sequoias Sempervierens sont originaires de Californie peuvent vivre plus de 1000 ans et culminer à 100 mètres dans leur habitat d’origine. Ils sont notifiés dans la rubrique « Arbres les plus rares « de « l’inventaire départemental des arbres remarquables ». Ville d’Avray a la chance d’être la commune des hauts de seine qui en compte le plus grand nombre, identifiés comme « arbre remarquable », avec 3 exemplaires…
Les arbres du 25 Avenue Thierry sont dans un état phytosanitaire sain comme le montre l’analyse du permis de construire. Aucune mesure de sécurité n’en justifie l’abattage.
Sans la volonté soudaine d’autoriser une vague de démolitions dans notre ville ils seraient à même de voir encore de nombreuses générations de Dagovéraniens.
Comment notre l’équipe en charge de l’urbanisme peut-elle affirmer d’une part que « Notre PLU réserve toute sa place à l’arbre, élément emblématique de la ville » (VDA Info Juin page 9) et d’autre part autoriser l’abattage de tels monuments qui ont vu défiler l’histoire de Ville d’Avray. On voit dans ce cas que cette équipe se montre bien peu soucieuse de la conservation de notre patrimoine lors de l’attribution des permis de construire.
L’ancien COS prévoyait que les constructions se devaient de composer avec les arbres isolés remarquables ce qui permettait de refuser certains abattages. Il reste à espérer que la « charte d’architecture et du paysage » promise ne sera pas une liste de vaines incantations et qu’elle arrivera à temps pour éviter le massacre en cours.
Arnaud RIBADEAU-DUMAS