Le quartier nord-est de Ville d’Avray est baigné par un ru, la Rivière Anglaise, qui serpente le long de parcelles privées jusqu’au parc de Lesser, où les berges ont consolidées par des rondins de bois. Des plantes aquatiques y animent la rivière et des canards y ont élu domicile. L’Association des Amis de la Rivière Anglaise a été créée en 2014 par un collectif de riverains soucieux de préserver ce lieu naturel.
L’évocation par le maire du projet d’aménagement d’un mail le long des rives, sur des terrains que la commune préempterait peu à peu à l’occasion de la mise en vente de parcelles privées, a mobilisé un voisinage soucieux de préserver la tranquillité des lieux et la biodiversité qu’ils abritent. Elle a aussi suscité l’intérêt des promoteurs qui harcèlent aujourd’hui les propriétaires, et particulièrement les plus âgés d’entre eux.
Des travaux d’aménagement du garage souterrain accordé au Marché U de la rue de Sèvres avaient déjà occasionné la rupture de l’alimentation naturelle en eau de la rivière. Des inondations récurrentes ont nécessité l’aménagement d’un caisson étanche et l’installation d’une pompe de relevage des eaux entrainant une baisse considérable du débit de l’alimentation en eau, dont une bonne moitié part désormais sous terre. Les pannes de la pompe de relevage qui provoquent l’assèchement de la rivière et les inondations du garage laissent redouter qu’il sera difficile de concilier un développement du centre-ville avec le maintien de la rivière en l’état.
Les paramètres du PLU mis en place en 2013 par la municipalité impliquent une transformation à terme du ruisseau en rivière d’agrément aménagée artificiellement. L’adoption d’un coefficient d’emprise au sol de 70% contre 40% dans l’ancien POS sur les parcelles qu’il traverse confirme cette probabilité. L’aménagement du Parc de Lesser qui offre un accès public à la Rivière Anglaise, montre combien il est difficile de concilier espace naturel et espace public. Les espaces verts artificialisés pour répondre à un cahier des charges tenant compte de la sécurité, du confort et de l’agrément des promeneurs ont vu s’éloigner une bonne partie de la faune présente auparavant…Faire de la totalité de la Rivière Anglaise un lieu de promenade urbain sous la forme d’un chemin piétonnier enclavé dans des parcelles présentant une superficie désormais constructible à 70% équivaut à faire disparaitre du centre-ville de manière irréversible la biodiversité actuellement présente.
Il est urgent de réviser le PLU en modifiant l’emprise au sol du secteur concerné, qui est incompatible avec les objectifs de développement durable fixés par les documents d’urbanisme de niveau supérieur.
